Cette vue de la gare de Mazamet (Tarn) pourrait paraître banale. Il n’y a même pas de locomotive pour en agrémenter les voies.
Elle est pourtant pleine d’intérêt : le personnel de la gare pose en mimant ses diverses activités coutumières. À droite, le chef de station, muni des documents réglementaires, siffle l’annonce de départ d’un train. À sa droite, un « scribouilleur » ne sachant que faire, se tient au garde à vous : on sait qu’une importante proportion des personnels est recrutée parmi d’anciens militaires (en 1886, 47% au P.L.M., 60% à l’Est d’après Bruno Carrère – La Vie du Rail n° 2262). Plus à gauche, un jeune homme cramponné à la chaînette, agite la cloche d’annonce d’arrivée d’un train qui va faire jaillir les voyageurs de la salle d’attente. Un employé dévolu au service des bagages tient son chariot prêt. L’aiguilleur vient de basculer le levier de manœuvre du disque et un dernier personnage, le bras levé, déclenche la cloche électrique d’annonce d’expédition d’un convoi.